La perfection physique mais aussi technique de ces statues de la Grèce antique tranche à côté de ce barbare à la hache. Observez comme le visage de ce lanceur de disque est paisible, ses doigts relâchés, ses bras sont souples et ses appuis presque aériens. A contrario, cet « ostrogoth golfeur » fixe la balle avec un regard déformé par l’effort. Ses épaules sont contractées, les tendons de ses avants bras sont sous tension, il empoigne le manche de sa hache à pleines mains et son corps est sous apnée.
Notre Discobole de Myron a certes le regard sur la balle, mais sont esprit est ailleurs, précisément là où il désire expédier son palet de pierre (le « solos ») de plus de 5 kg.
Les textes antiques, tels l’Odyssée d’Homère, les Olympiques de Pindare, et les Images de Philostrate, détaillent la technique d’un mouvement tournant et circulaire qui passe par dessus la tête. Le mouvement serait donc identique à celui pratiqué actuellement, mais la rotation du disque s’effectue à la verticale et sur place en déplaçant le pieds gauche pour les droitiers, d’avant en arrière pour garder l’équilibre. Il faut tenir le disque de façon à ce que ce soient les phalangettes qui le tiennent lors des six élans et non les phalanges (soit le grip de golf idéal). Ce geste avait pour critères : l’aisance d’exécution, la souplesse et la beauté, qui correspondent parfaitement à ce qui semble être le tempérament des grecs de cette époque.
Enseignant professionnel de golf, membre de la PGA France