LES FAITS :
- Chaque golfeur est différent : morphologie, force physique, niveau golfique, objectifs de jeu
- Chaque swing est différent : transition, tempo, relâchement des poignets, vitesse, plan de swing, chemin de swing, angle d’attaque, angle de la face…
- Les possibilités d’amélioration du jeu grâce aux « nouveautés » qui sortent chaque année sont très marginales.. En effet, le progrès technologique des clubs de golf est désormais complètement bridé par les instances golfiques (USGA et R&A St Andrews).
- Le nombre énorme de combinaisons possibles dans la construction d’un club rend le choix de celui-ci, parmi un assortiment restreint, peut pertinent.
- Le « fitting » réalisé à partir des clubs standard, s’il est en général préférable au choix direct dans le rayon, ne peut conduire à l’optimisation complète des clubs que seul permet l’élaboration de ceux-ci à partir de composants totalement adaptables.
- Le renouvellement fréquent des clubs est une source de dépenses considérables, tant financières qu’en termes de matières premières et d’énergie, sans, la plupart du temps, d’amélioration marquée du plaisir du jeu et du score.
AU CŒUR DU SUR MESURE
Quand on évoque les clubs sur mesure on pense généralement à la morphologie du golfeur. Et il est certain que des différences considérables existent d’un golfeur à l’autre, homme, femme ou enfant. Ces différences justifient notamment des longueurs de clubs, des réglages de lie et des tailles de grips spécifiques.
Mais le véritable sur mesure, par opposition au simple fitting, s’il passe bien sûr par l’adaptation à la morphologie du golfeur, va infiniment plus loin et se concentre essentiellement sur le swing du golfeur, sa capacité athlétique, sa compétence golfique et ses objectifs de jeu. En effet, le swing de chaque golfeur correspond à une véritable signature, avec son plan, sa direction, sa transition, son tempo, son moment du relâchement des poignets, sa vitesse, son angle d’attaque etc…
C’est l’analyse de l’ensemble de ces paramètres qui permettra de déterminer, par catégorie de clubs, celui qui se rapprochera le plus de l’optimum, et de construire autour de ces références la série, le driver, les bois, les wedges, le putter, voir l’ensemble du sac.
Mais un des éléments essentiels du sur mesure, au-delà de la détermination du club idéal, si on prend par exemple un fer, est l’harmonisation autour de ce club de l’ensemble de la série.
En effet, le golf est le seul jeu dans lequel on utilise plus d’un instrument pour envoyer la balle. Et c’est là une des grandes difficultés de ce sport. Imaginons, en effet, un champion de tir au fusil auquel on dirait que les règles ont été modifiées et qu’il faudra dorénavant qu’il change de fusil entre chaque coup, et également de posture. On peut être assuré que ce champion, même s’il tirera toujours très bien, obtiendra un groupement de ses impacts beaucoup moins précis.
Pour cette raison, l’harmonisation des clubs entre eux est fondamentale. Par harmonisation on entend un équilibre dynamique (moment d’inertie) égal de club en club (par type de clubs), une progression des flexibilités homogènes, et une posture à l’adresse quasiment constante (hauteur des poignets).
Statistiquement, une telle harmonisation permettra d’éliminer des facteurs importants de dispersion et ne pourra qu’améliorer la précision du golfeur. Prenons par exemple les fers. Avec une série classique, le golfeur devra, en pratique, avoir un swing différent pour chaque club. Ceci engendre une difficulté évidente, notamment pour les golfeurs débutants et moyens, difficulté qu’il est difficile de résoudre car le cerveau ne sait quel swing il faut graver dans sa mémoire. En revanche, avec des clubs harmonisés, le passage d’un fer à l’autre est grandement facilité et l’on entre naturellement dans un cercle vertueux d’apprentissage.
Objectif : réduire l’écart probable
Maintenant, examinons les différentes possibilités de réglage d’un club : longueur, poids, équilibre, flex primaire, profil du shaft, réglage du tip, grip, tête, avec, notamment, répartition des masses, et angle de la face ou offset. Imaginons que le choix pour chacun de ces éléments soit limité à cinq possibilités. Le résultat mathématique du nombre de solutions possibles défie l’imagination !
Ceci montre à quel point le choix d’un club, ou d’une série, sans méthodologie très précise ne peut que donner des résultats très aléatoires.
Le sur mesure intégral ne se substitue en aucun cas à la qualité du swing, mais il vise, à niveau de swing donné, à optimiser le jeu du golfeur. Ce qui signifie, et c’est essentiel, de meilleures sensations, plus de précision, souvent plus de distance, des trajectoires mieux adaptées, plus de contrôle de balle et plus de plaisir, ce dont il résulte, en général, une amélioration sensible du score.
Depuis quelques années il n’est de marques de clubs de golf, ou de magasins de golf, qui ne propose du « fitting », voir du « sur mesure », et les grandes marques se sont, pour la plupart, engagées dans la voie de clubs permettant certaines adaptations. Cette évolution est la conséquence directe du fait que, alors que l’on a connu des avancées importantes dans le progrès des clubs de golf au cours des 15 dernières années (club cavité, bois métal, face à haut coefficient de restitution, shafts plus réguliers et aux caractéristiques diversifiées …) désormais, les perspectives d’amélioration des performances des clubs par les nouvelles percées technologiques sont infimes. Prenons par exemple le cas du driver. Ce qui fait la qualité d’une tête de driver est le coefficient de restitution de sa face et son moment d’inertie autour de l’axe vertical de la tête. En effet, le premier paramètre déterminera la vitesse maximale que pourra atteindre une balle centrée en fonction d’une certaine vitesse de frappe et le deuxième facteur, associé au premier, minimisera la perte de distance sur les coups décentrés. Or, le coefficient de restitution comme le moment d’inertie sont désormais strictement limités. Aussi, comme on pouvait s’y attendre, les fabricants proposent des têtes de drivers qui atteignent ces maxima ou en sont extrêmement proches. Et comme il n’existe pas de recettes miracles dont certains auraient le secret, d’où peut donc venir une amélioration significative du drive d’un golfeur, à niveau de swing donné, si ce n’est alors par une adaptation aussi poussée que possible de son driver à son swing. Et là encore il n’est que de réfléchir aux possibilités innombrables de réglage pour s’apercevoir qu’un choix limité à l’essai de 4 ou 5 drivers standard est totalement insuffisant pour offrir un niveau de garantie d’efficacité satisfaisant.
Le même raisonnement s’applique pour l’ensemble des clubs du sac. Et on peut aller jusqu’à dire que mieux vaut un ensemble de clubs de moins bonne qualité intrinsèque, mais bien régpour le golfeur qui les utilise, que des clubs présentés comme ceux à la qualité ultime, mais non réglés pour ce golfeur.
Deux autres facteurs plaident également fortement pour le sur mesure intégral. En effet, les golfeurs équipés ainsi conservent durablement leurs clubs. Tant la bonne gestion de leur budget, que l’écologie, y trouvent leur compte, évitant ainsi un gaspillage considérable de ressources.
à suivre …
André Thaon d’Arnoldi | Olivier Gauci |
Master of Golf Club Technology Membre de l’AGCP (Association of Clubmakers Professionals- USA), Master Certifié Wishon Golf M.O.I Certifié True Length Technology Certifié Optimal Flight Sam Putt Lab Instructor L3 Miura Golf Club maker | Enseignant professionnel de golf diplomé d’Etat, Membre de la PGA France |