Définition générale d’un moment d’inertie : Le moment d’inertie quantifie la résistance d’un corps soumis à une mise en rotation (ou plus généralement à une accélération angulaire), et a pour grandeur physique [M.L²]. C’est l’analogue de la masse inertielle qui, elle, mesure la résistance d’un corps soumis à une accélération linéaire.
Exemple du manche à balai :
Lorsque l’on prend un balai en main au milieu du manche et qu’on le fait tourner comme sur la figure ci-contre. Il est plus aisé de le faire tourner autour de l’axe du manche (1), qu’autour de l’axe transversal indiqué (2).
Cela est dû au fait que dans le deuxième cas, la matière constituant le balai se trouve plus éloignée de l’axe de rotation. Comme pour un solide en rotation, la vitesse linéaire d’un point croît en proportion avec cet éloignement, il est nécessaire de communiquer une plus grande énergie cinétique aux points éloignés. D’où la plus grande résistance du balai à tourner autour d’un axe transversal qu’autour de l’axe du manche.
Vous l’avez compris, un shaft plus court donnera au club un moment d’inertie moins important. En effet, comme on l’a vu, le M.O.I est proportionnel à la masse et au carré du rayon de rotation.
Au golf, il y a deux moments d’inertie d’un club dans le swing :
1er moment d’inertie du club au sommet de l’élan :
C’est en quelle que sorte l’effort que vous devez exercer sur le club pour amorcer la descente. Concrètement, l’effort pour amener un sand wedge dans la descente est moins difficile qu’avec le driver, le club le plus léger de votre sac paradoxalement … !
Testez par vous-même :
Swinguez un drapeau de green, le mât est tellement long, si lourd à déplacer qu’il y a over swing au sommet du backswing et plus beaucoup de vitesse au retour. Bref, la théorie des leviers s’arrête là où le moment d’inertie est trop élevé.
De plus, un shaft plus court est plus léger, aussi, avec un tel shaft, pouvons-nous rajouter un peu de poids dans la tête de club, ce qui augmentera la masse de celle-ci et pourra compenser une éventuelle légère perte de vitesse de club, en fonction, cette fois de l’équation de l’énergie transmise qui est proportionnelle à la masse de la tête multipliée par le carré de la vitesse de la tête du club.
5) Un shaft trop long provoque très souvent des « coups d’épaules »
L’illustration de Ben Hogan au sommet du backswing puis au début de sa descente montre un rayon de plus en plus court, des mains proches du corps, ce qui permet d’augmenter la vitesse rotative du corps au downswing, tout comme la patineuse qui rapproche ses bras pour faire la toupie (et qui les écarte pour ralentir).
2ème moment d’inertie : le maintien des poignets cassés pendant le downswing, la prono supination des mains dans la traversée Tout le monde n’a pas la même force dans les poignets, tout le monde n’arrive pas à ouvrir un pot de cornichons par la seule force du poignet.
Le manche est plus long, la rotation du poignet est plus difficile
Le manche est plus court, la rotation du poignet est plus facile
6) Un shaft trop long engendre très souvent des « slices »
Un joueur qui a un manche trop long a de grandes chances d’arriver à l’impact avec une face de club orientée à droite. C’est pour cela que l’on « slice » beaucoup plus facilement avec un driver (surtout si il est en 46 inch) qu’avec un bois 3, d’où une distance très courte car la balle est « coupée » et une direction catastrophique.
A contrario, un driver de shaft plus court, favorise le passage des mains, la tête de club est plus rapide à l’impact, la balle est « brossée », elle est droite et plus longue :
Conclusion :
Pensez-vous toujours qu’un driver de 46 inch (soit 1,5 inch de plus que les pros) va vous permettre d’atteindre leurs distances. Croyez-vous possible de centrer la balle dans la face de club avec de tels engins. Observez les dégâts terribles sur le swing et la baisse de motivation d’un enfant lorsqu’il joue des clubs trop longs pour lui.
Après toutes ces explications, vous ne regarderez plus la publicité sur le énième nouveau driver de la même façon : « toujours plus long, toujours plus droit »…..permettez-vous d’en douter.
Et pour illustrer notre propos voici le drive de Jamie Sadlowski avec un driver long de 29 pouces !
Nous espérons vous avoir ainsi montré une partie de la problématique de l’élaboration d’un driver approprié.