Hélas, ou tant mieux, ce n’est pas le cas !
Pour un driver, ce qui peut faire la différence en distance, c’est à dire le COR, (coefficient de restitution de l’énergie) est limité à 83 %. Ceci signifie que l’idée même qu’il puisse exister un driver, conforme aux règles de l’USGA et du R&A, plus « puissant » qu’un autre, comme on le lit souvent ces temps-ci, n’a aucun sens.
Par ailleurs, la différence en efficacité sur les coups décentrés provient de deux facteurs, et uniquement de ceux là :
1/ le MOI de la tête par rapport à son axe vertical,
2/ la décroissance plus ou moins rapide du COR quand la frappe s’éloigne du sweet spot , point géométrique infinitésimal.
Or, le MOI de la tête d’un driver est limité par l’USGA à 5900 Kg*cm² et, de toutes façons, l’incidence d’un MOI plus élevé décroît très vite au fur à mesure que ce MOI augmente. Ainsi, au delà de 5000 Kg*cm², la différence de tolérance est infinitésimale. Et, à l’heure actuelle, tous les drivers ont un MOI supérieur à 5000 Kg*cm². Reste la décroissance du COR, et là, effectivement, on peut constater des différences. A cet égard les faces des drivers des principales marques ont toujours été bonnes, mais pas meilleures que celles de drivers d’autres marques, connues ou moins connues et même souvent inférieures car, en raison de l’impérieuse nécessité pour ces marques très connues de ne pas dépasser un COR au maximum égal à 83 % qui leur vaudrait un retrait de toute la production d’un modèle, et compte tenu de leurs volumes de fabrications, et des tolérances industrielles, les objectifs fixés aux usines sont inférieurs à ce chiffre, alors que de petits fabricants peuvent se permettre de viser le COR maximal.
Reste enfin la dispersion latérale provenant des coups décentrés. Celle ci dépend, elle aussi, du MOI de la tête et, comme indiqué plus haut, ces MOI sont très très proches d’un driver à l’autre. Or, Un modèle de simulation a été réalisé dans ce cadre aux U.S.A., sous l’impulsion de Tom Wishon , avec le concours des ingénieurs des universités avec lesquels il travaille sur ces questions.
Ce modèle montre que, pour une vitesse de frappe de 109 MPH, avec un driver au M.O.I. de 3800 gr*cm2, et pour un coup décentré de ¾ d’inche (1,9 cm) horizontalement et ¼ d’inche (0,6 cm) verticalement, la rotation de la tête du driver autour de l’axe vertical est de 1,5 degré. Si le M.O.I. passe à 5200 gr*cm2, et pour un impact identique, la rotation sera alors de 1 degré. Ceci signifie que pour une augmentation de 1400 g*cm2 du M.O.I., la résistance à la rotation de la tête est améliorée d’un demi degré.
Sachant qu’une vitesse, au drive, de 109 MPH est très élevée par rapport à la moyenne, l’amélioration constatée, pour la plupart des golfeurs qui utilisent un driver de 4100 gr*cm2 ou plus, sera d’environ ¼ de degré, soit, pour une distance de 200 mètres, environ 90 cm de déviation en moins par rapport à la ligne de vol de la balle.
En conclusion, la seule chose qui puisse donner plus d’efficacité à un driver de bonne facture, par rapport à un autre, en distance et dispersion, est son réglage aussi optimal que possible par rapport au swing de son propriétaire (loft, angle de la face, shaft, position du centre de gravité, longueur, poids, équilibre, grip , montage du shaft).