CRISE ET MATERIEL DE GOLF : VERS DES ACHATS RESPONSABLES
Comme tous les secteurs de biens de consommation, celui du matériel de golf est, et continuera à être fortement touché par la crise. Le dépôt de bilan, en 2010, de la première et célèbre marque de shafts acier, True Temper , les nombreuses restructurations, telles que la récnete cession par Acushnet , de tout son secteur golf, les lourdes pertes de Callaway, proposant néanmoins une excellente gamme, la disparirition de Mac Greggor, ainsi que la multiplication, par les marques grand public, de promotions à prix sacrifiés et autres offres « exceptionnelles » , visant à éliminer les sur stocks, comme celle de cette marque connue qui proposait, il y a peu, « une série offerte pour une série achetée » , sont les manifestations les plus tangibles de cette crise.
Mais, à vrai dire, il faut plutôt y voir un signe positif. En effet, pour avoir géré pendant quelques années un magasin de matériel de golf standard, proposant à la clientèle la production de masse des marques les plus connues, nous avons pu juger à quel point la mécanique même du marché du matériel de golf pré assemblé pouvait être pernicieuse pour les golfeurs, persuadés par un marketing habile qu’il suffisait de s’offrir le matériel dernier cri pour voir, comme par enchantement, son jeu s’améliorer et que, chaque année, des progrès technologiques tellement déterminants intervenaient qu’il fallait à tout prix renouveler le plus souvent possible son matériel pour obtenir le meilleur de son jeu et ne pas être distancé par ses camarades de jeu.
Ainsi, jusqu’à il y a encore peu, des sommes gigantesques étaient dépensées chaque année en matériel par la communauté des golfeurs dans l’espoir de voir leur jeu s’améliorer, la plupart du temps en pure perte et avec, à la clé, un sentiment croissant de frustration. Pour s’en convaincre, il suffit de constater la baisse infime de l’index moyen des golfeurs au cours de 20 dernières années. Mais qu’importe, beaucoup de golfeurs demeurent persuadés qu’il existe des méthodes secrètes, curieusement connues des seules marques faisant le plus de publicité, qui permettent de défier les lois de la physique . Lois qui fpnt que, par exemple, aucun driver dont la face est au coefficient de restitution maximal autorisé (0,83), frappé en son centre, à une vitesse donnée, avec un loft donné et un angle d’attaque donné, n’ira plus loin qu’un autre…
Avant de penser à acheter le dernier driver sorti, aux formes et couleur, il faut le reconnaître, des plus glamour, les golfeurs devraient s’interroger sur les véritables objectifs de la marque qui veut les convaincre de changer leur driver acheté l’an dernier à peine, et sur ceux du très sympathique vendeur de leur magasin préféré qui lui aussi veut les faire changer de club à tout prix.
De telles interrogation élimineraient le gâchis phénoménal induit par la production de masse de clubs de golfs qui, non seulement, n’est pas favorable au jeu des golfeurs mais qui, très souvent même, conduit à une insatisfaction grandissante pouvant mener nombre d’entre eux jusqu’à l’abandon de ce sport pourtant merveilleux.
On peut ainsi espérer que la crise que nous vivons fera prendre conscience aux golfeurs des véritables enjeux qui animent le marché du matériel de golf et permettra l’émergence d’une autre vision , assurant tant l’amélioration du plaisir du jeu que la diminution des dépenses en matériel et de la pollution que cette folle consommation engendre. Ces solutions sont d’ores et déjà proposées par des clubs makers consciencieux, n’ayant pas de stock à vendre, car ils s’approvisionnent chaque semaine en composants auprès de leurs fournisseurs, et dont la survie, en l’absence de moyens publicitaires comparables, même de très loin, à ceux des marques grand public, ne dépend que de leur seule réputation.