La fin du monopole des grandes marques

 

Swing de golf à la chaîne

Ou l’avènement de l’achat personnalisé et durable grâce aux clubmakers.

Pourquoi les grandes marques sont obligées de produire des clubs de taille standard ?

Selon un business modèle simple. Imaginez que toutes les grandes marques proposent des séries en fonction de la morphologie du joueur, de sa force physique de son swing et de son niveau. Chaque magasin devrait démultiplier son espace de vente, la superficie de ses réserves, ses stocks, sa trésorerie…etc….

En standardisant le matériel et en centralisant l’achat de clubs d’abord dans de spacieuses surfaces multisports et maintenant sur internet, ces grandes marques ont réalisé des économies d’échelles suffisantes pour garantir un retour sur investissement tout en monopolisant le marché et en empêchant ou en éliminant l’arrivée de nouveaux venus tout en poussant les golfeurs à un renouvellement de leur matériel aussi fréquent qu’inutile à base de pseudos innovations telles que la baisse continuelle des lofts, l’allongement des shafts ou encore les hosel ajustables, véritables pièges en ce qu’ils modifient toujours plusieurs paramètres du club à la fois.

Heureusement, grâce à internet, et aux communaux collaboratifs (anneaux de clubs makers qui s’informent et échangent via le site AGCP) et quelques concepteurs de renoms (Tom Wishon, Katsuhiro Miura, Alpha, Maltby, Accra…) qui dessinent et vendent leurs composants de haute qualité à un réseau de clubmakers de par le monde, il est maintenant tout à fait possible d’acquérir une série totalement adaptée à votre jeu et à votre bourse.

Ces communautés de club makers hyper formés et à la grande expérience, proposent des réglages individualisés uniques et totalement impossibles à réaliser dans le système de distribution traditionnel.

Ces petites structures d’analyse de votre jeu et de montage des clubs (anciennement « Pro shop ») ne sont pas sans rappeler la description de  Jeremy Rifkin à propos de « La nouvelle société du coût marginal zéro » :  « avec son architecture ouverte et ses caractéristiques distribuées, elle permet de briser l’emprise monopoliste des compagnies géantes à intégration verticale qui opèrent sur les marchés capitalistiques »*, car elle rend à nouveau possible une production personnalisée par le biais de réseaux latéralisés à un coup marginal identique à celle des grandes marques. Jeremy Rifkin « La nouvelle société du coût marginal zéro ».

Olivier Gauci, enseignant PGA au golf de Noisy le Roi